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COMMENT FAIRE VIVRE
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ENSEMBLE UN ANCIEN LIEU
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SACRE' DEVOLU A LA
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PRIERE, UN LIEU
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CONSACRE A LA
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PRESERVATION DU
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PATRIMOINE HISTORIQUE ET
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UN LIEU D'ART?
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Ce n’est pas grave ! est le deuxième volet des installations du cycle Placer-Deplacer, fruit de la collaboration entre deux institutions : le musée d’art et d’histoire de Saint-Denis et les collections publiques d’art contemporain du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, sur une proposition de Rosario Caltabiano et Bo-kyoung Lee, étudiants à l’université de Paris 8 dans le cours Exposition(s) de Jerome Glicenstein.







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Les œuvres des collections publiques d’art contemporain (parmi lesquelles celles de Anna et Berhnard Blume, Christian Boltanski, Sophie Calle, Nathalie Hervieux, Nam June Païk,Jean-Pierre Raynaud) ponctuent ironiquement, avec amusement et avec serieux l’itinairaire du spectateur . D’autres artistes (Michaël Sellam, An Xiaotong, Gar-Eul Kim, Caroline Pradal) ont été invités à intervenir in situ, pour créer une complicité entre les objets existants et les œuvres semées.

Un sens proposé, ou bien imposé ?
(texte de Bo-Kyoung Lee)

L’exposition Ce n’est pas grave !, deuxième volet du cycle Placer-Déplacer, était une tentative qui se proposait de faire lire l’espace du Musée dans sa relation aux œuvres plutôt que de simplement présenter celles-ci. Il s’agissait par là de donner un autre sens, dans cette dialectique avec l’espace, aux œuvres exposées, et de nouer un dialogue intemporel entre tout ce qui était présenté en un même moment de l’exposition. Cette tentative ne voulait pas imposer un sens, celui conçu par ses organisateurs, mais plutôt proposer aux visiteurs un autre regard sur les collections anciennes, sans cependant détruire l’esprit propre du lieu. L’idéal était d’offrir aux spectateurs la possibilité de tisser chacun sa propre histoire entre les objets.
Comme le Musée, d’« Histoire et d’Art », ne comporte en lui-même aucune unité, ni historique ni artistique, il ne pouvait s’agir pour nous d’y traiter un thème commun, qui aurait lié les différentes œuvres, celles de ses collections et les nouvelles, que nous « importions » provisoirement, pour instaurer la possibilité de ce nouveau regard. Finalement, la visée des deux organisateurs tendait plutôt à vouloir « atomiser », autonomiser chaque salle comme une unité indépendante, douée en elle-même de sens, sens qui devait rester cependant à effectuer par chaque visiteur à chaque nouvelle salle. C’était la proposition initiale. En effet, nous craignons d’en être, peut-être, arrivés malgré nous à ce que nous voulions éviter, à une imposition, du fait que chacune de ces propositions s’est trouvée finalement trop liée à la visibilité immédiate des œuvres exposées. Le spectateur risquait désormais sans doute ou de ne rien lire ou de ne lire que ce que nous y lisions nous-mêmes. Notre démarche curatoriale était peut-être trop directive. C’est-à-dire que le visiteur se trouvait là avant tout, peut-être, pour comprendre la vision des organisateurs. Non seulement il devenait un peu difficile, si on y voyait quelque chose, d’y voir autre chose que nous, mais même cette vision qui était la nôtre demandait un certain effort…








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Quelle place pour le spectateur ?

Pour qui ce projet a-il été réalisé ? Pour les étudiants, pour leur donner une chance d’organiser une exposition ? Pour les collections publiques d’Art contemporain, pour leur permettre de se diffuser dans un milieu où elles pourraient toucher un autre public ? Pour un musée local d’histoire et d’art, pour qu’il se vivifie au contact de l’Art contemporain ? Pour le public trop habitué, pour lui donner une chance de revisiter le Musée et de le re-découvrir ? Dans les deux derniers cas, l’exposition pourrait ne pas avoir été un « succès total », puisque quelques visiteurs, qui venaient précisément pour les collections anciennes, ont été apparemment irrités. Des réactions écrites ont été quelquefois violentes, les visiteurs se plaignant que cette brusque apparition d’œuvres contemporaines parmi les collections du Musée n’était pas une simple surprise, mais comme une sorte d’agression. Après tout, le musée est un lieu ouvert démocratiquement à tout le monde. La provocation ne favorise pas forcément l’ouverture, ni l’évolution des mentalités. La question pour nous demeure finalement : comment réaliser un projet audacieux sans blesser en même temps ceux qui ne sont pas prêts à y participer ? Mission impossible, presque, semble-t-il : « on ne peut pas plaire à tout le monde. » Cela restera donc une question ouverte. Malgré l’effort de ses organisateurs, l’exposition s’est trouvée prise dans l’ambiguïté et l’ambivalence du propos représenté par le choix de ses œuvres, et limitée aussi par leur subjectivité et un regard sans doute trop littéral.







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Vivre le Musée comme une autre aventure !
Il y a eu aussi des visiteurs heureux ! Les collections du Musée avaient participé à l’exposition presque sans déplacement, mais leur signification se trouvait déplacée grâce au placement d’autres œuvres. Par cet agencement, ces visiteurs accédaient à une autre vision, productrice d’un autre sens. Par leur dialogue, parfois animé, avec des œuvres contemporaines, les œuvres anciennes étaient comme re-interprétées, re-jouées, réanimées.

(Bo-Kyoung Lee)